quelques doigts noirs

Publié le 20 Octobre 2019

Je viens  rentrer le pied de parasol en lourde fonte noire du jardin des grands-parents, celui que je n'ai pas connu. C'est l'automne, ce moment géochimique de nouvelles couleurs, et je m'essaie à l'encre de Chine au fountain-pain mongol. Ça crisse et ça terne, on imagine ces minuscules grains noirs, bien utiles autrefois au microscopiste de l'Empire, grinçant entre les lames de la plume de mauvais acier, encrassée de toutes ces années de garde-meuble(s), mais stylo doré aussi aux mille fleurs et nuages de la steppe, libre entre toutes ces frontières. C'est l'automne et je n'ai tué personne, mais c'est impossible d'écrire sans avoir quelques doigts noirs.

Rédigé par h. j. g. de la barge

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