l'attaque du scribe

J'apprends par une future virtualmie sur facebook que « stroke » est aussi un terme de calligraphie qui signifie quelque chose d'intuitif, d'immédiat (« frappe, attaque ») du tracé que l'on lance en écrivant à la main, en formant la courbe fulgurante d'un caractère. L'écriture qui tranche, qui par ses blancs et ses entre-mots permet un peu de l'écoulement de la pensée compacte, le mot qui touche, le caractère qui « attaque ». Écrire, c'est bien mourir (M. de Certeau), circuler par cette force de frappe et pénétrer dans l'entre des signes vers le grand blanc plein à la Opalka. Écrire c'est mourir, mais c'est une mort en sens inverse de celle qui nous est imposée, c'est un palimpseste de nos deux existences pessoennes, c'est un différentiel de vie. Compositions digitales et autres images s'éloignent de cette énergie-là, ne marquent qu'en une surface, qu'en une seule de ces limites entrecroisées à l'infini.