ce n'est pas moi qui bouge, c'est eux qui m'ont chassée

Publié le 6 Mai 2011

Par les plus petites gares, malgré les pieds sans vergogne, d'un moi sans concession, résistant et déporté en même temps, par ces kilomètres de tout et cette place de rien, et l'orage maintenant, mais qui reste toujours loin, et toujours au-dessus de la chaîne des Puys, encore, cette force que pourtant tout le monde ignore d'arrivée, présence masse du relief, bonté sans doute des géologues d'ici; et c'est bien le réel qui projette tout contre elle son noir, et qui nargue les monts verts... le mal: ne serait-il donc que dans l'organique de la nature ? Et sommes-nous tous donc bien alors des criminels nés ? Le train maintenant s'y engage, dans la montagne, à force de chemins creux, de vallons et tout-à-l'heure de gorges. Mais encore, à cet instant, à double voie: la danse de la jambe du jeune qui n'avait pas de billet cesse dès l'arrivée du contrôleur. La fille n'y était pour rien, ni la tendre croisée en face de lui, ni celle de sa chair d'hier qui lui fut retirée, faute d'avoir. Vingt ans ? Tout cela est bien dans cette jambe, et non dans ce feuillet plastique rigide et inaltérable d'identitaire, déjà soumis d'autorité feinte à la machine, et de ce leurre il se défait sans affect, calmé. Et c'est maintenant une guêpe toute abimée, arrachée de son voyage, qui cherche par sauts, par bonds mais sans plus de vols bientôt, à mourir l'extérieur.

Rédigé par h. j. g. de la barge

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