demain matin je récupère mon visa

Publié le 2 Mars 2012

J'avais la chance de ne pas partir, et je réinvestissais mon refuge, là-haut, je dépliais une table vierge, une table de camping, pour affronter seul les toits. Depuis des mois j'étais terré ici, un grand lit remplissant presque la chambre, mais maintenant l'été arrivait avec la foule; comme cependant une vague brume tamisait la lumière vers l'extrémité des rues donnant sur la plage, comme le soleil ne se donnait plus directement qu'en quelques places privilégiées sur deux ou trois terrasses,  j'avais encore quelques jours devant moi, et je n'avais pas soif.

 

 

J'ai planté beaucoup d'arbres en cachette. On finira par me rembourser tous les PV. Comme autant de gouttelettes de brume nourrissant les feuilles pas encore trop sèches par le haut. Qu'est-ce-qui pèse et qu'est-ce-qui nous ment, une origine, une "culture", ou un Dieu ? Ma trilogie est dite; et d'ailleurs je ne résonne qu'au Saint Esprit. Théorème pasolinien du désir, révélation furtive de l'existence à refaire, on les croit nouveaux, ils s'enfuient. Reste l'Amour, et il n'y a pas de rupture heureuse. Heureusement il y a le rire; le rire c'est comme une clef tordue posée sur le bloc de papier vierge, et ça fonctionne seul, facile, une sorte de crise sans guérison, une sorte de vie.

Rédigé par h. j. g. de la barge

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