la beauté est juste avant ce trop lisse qui clôt

Publié le 22 Mai 2011

Ivresse de l'incertitude, dead-line toujours refoulé, devoir d'écrire et retour impulsif à la fouille, qui en devient permanente, en une stratigraphie de frontières, qui atteint au rocher originel, mais pourtant aucun mot n'est venu, attendre toujours le maître qui fera parler ma propre découpe. Comme un moi qui fait tout pour rester dans son hypothèse s'il peut encore y éviter la norme. Et quand parfois se libère une bouffée d'écriture, ce rejet est mathématique plus que littérature: ceci suggère cela en est d'ailleurs le seul signifiant.

 

Déjà un autre, double, traverse la scène, comme lorsque le miroir met ses lunettes.  Alors seule Elle peut encore, paradoxe du vivant, nous sortir de la génération, non pas par un dire qui sous prétexte de liberté nous ancrerait peu ou prou à un autre clan, mais par la chute dans l'instant: s'aimer est bien tomber à deux dans l'intermédiaire, plus de file d'angoisse, les nations y sont sans parents et les passeports sans enfants, le remords caduc, et la fièvre narcissique, seul l'adolescent de toujours, forcément incapable d'avoir un nous, plonge encore dans le nécessaire poison des douleurs familiales. 

 

Résiste encore, dans le temps des autres qui pourtant avance, ce fade de la pensée empêchée, et puis, en cet instant qui s'effondre, surgit cette évidence. Que me fait tendre, dans ce vacarme qui fige, dans cet assemblage de commun, vers la seule irradiation de ce lieu ? De mon seul désir qui tente ? Elles sont déjà très belles d'entre-jeunesse, et aux seuls sourires, mais je suis dans le trop de mâles du monde. Mais son point de beauté est tautologique de son énigme, du rêve de ses yeux, de l'inclinaison songeuse de sa face et du mi-hâle de sa peau: la beauté est juste avant ce trop lisse qui clôt. Je ne peux qu'émettre à son potelé de l'amour, à ses bras splendides sur son genou nu, à la flagrance de chair de la ligne de fuite de son grand pectoral, qui la met totalement nue, pour peu que l'on soit exactement à ma distance, médicale.

Ici est un lieu, mais hors sa beauté, tous relégués. Bulle d'externe. Elle est handicap de sa beauté, les relégués sont en partage, le poète est  emprisonné et libéré: Elle l'environne. Je suis né le jour où Elle l'a décidé, nous naissons quand nous sommes en état de re-fusionner, et certes pas à la maternité.


Beaucoup d'entre nous meurent vierges et masturbatoires, un devoir en attente, et quelques imaginations. Elle: devrait se métamorphoser en permanence pour toujours être le contrepoint parfait de ce que, jour après jour, elle me donnerait. Et moi, amoureux éperdu, finirai donc par la tuer, de ce contre-englobement: le consentement est au-delà de cet équilibre impossible. C'est l'absence de corps qui permet l'éternité de la relation, et la beauté nait en idée fixe, en androgynie fantasmatique, la beauté fracassée dont j'avais été exilé par l'Empire me revient par navire au sein du continent, tandis que les autres rament. Où commence la sincérité d'une relation ? Où finit-elle, surtout ? Illusion de fermer un livre, mais lui offrir, à Elle, toujours le même livre.

Rédigé par h. j. g. de la barge

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article