l'oeil du chat de cette cendre-feu

Publié le 5 Avril 2011

Voilà pourquoi je reviens te parler ici, moi qui ne te dis pas « tiens »: nous nous aimons, combattants du manque, et déjà ailleurs dans l'attente; l'un inquiet des contrôles, cultivant cette in-quiétude, l'autre amusé, qui mène tout. Mais des animaux divaguent les voies, et nous voila détournés. Les branches bifurquent, juste à l'endroit où la feuille étrange s'était collée. L'endroit même que tu avais photographié. Donnant à voir (rien à comprendre). Tirant un signal d'alarme (loin de tout but). Aucun prix. Comme maintenant, en ce rendez-vous de tous les intermittents, de tous les accoucheurs, à la forme sociale mi-solide mi-soluble, capables de l'unique et de l'improbable polymère, mais seul étai du réel. La belle jeune femme qui semble - comme moi  - aujourd'hui attendre quelqu'un, tout en souhaitant qu'il ne vienne pas trop vite, qu'il ne vienne pas, que le soleil dure doux, la belle jeune femme se concentre, et, souriante, juste au dessus de son texte, le lit, à bouche ferme, sans son aucun. De présence, parfois ardue, mais totale; pourtant le bruit, bien sûr le bruit, nécessaire, de toute cette place, qu'elle m'emplit de ses yeux amande, cette place qui aussi se concentre, laissant maintenant entre elle et moi cet espace ample et plein, comme un bouquet de sensations entre nous et outre tous, déjà quelques uns se poussent, cette ample circulaire, qu'il fallait absolument perdre pour se créer deux. Ce centre à la fois vide et liquide pour qu'elle et moi, à jamais inconnus sociaux, y nagions deux. Et quand, ayant déclamé, vient sa gorgée de bière, l'autre est bien là, ce texte dit, ce même autre que moi, elle belle au goût, au concret et au suave ambré de sa beauté; les autres, encore, attendant la fumée blanche et s'auto-égosillant de sens toujours uniques. Mais ici, si loin, dans ce tout de deux, chaque mot libéré sera désormais toujours susceptible de révision, à l'oeil du chat de cette cendre-feu.  

 

 

Les branches, donc, bifurquent à l'endroit où la feuille bizarre s'est collée, tirent le signal d'alarme, donnent à voir. Elle voit au plus loin de moi, je ne suis pas absent cependant dans ce regard vain, cette phrase est déjà elle, et elle seule, et déjà elle la répète, actrice d'un troisième de peu de tain, interprète d'immense, parole pure, muette, bientôt prête. De cette phrase elle est sombre comme l'intense de la vague, et pas le fond de son encre. Elle joint ses mains d'attente, de froid et de beauté. Contrainte au désert comme à une homosexualité, un exil, une révolte infinie. Contrainte à la disparition dans l'énigme de la maternité. Contrainte à la répétition que personne n'ose d'elle lui exiger. Mais il n'y a plus maintenant qu'elle et moi entre nous-deux, tout le reste est parti, en simplicité le cercle est maintenant immense, et je l'autorise de sa première, qui déjà m'échappe. De ce coin de ciel son oeil est immense, sa main douce à son sein, ce n'est pas son amant qui s'approche et s'assoit, trop éloigné dans son sourire, elle maintenant défendue au monde, des sons inaudibles et publics de par sa bouche, tentant l'expliqué, et en gestes dé-sens. L'actrice d'elle, dans ces mimiques ,est bien morte, et cette femme là mille fois déjà je l'ai vue, seule, lointaine, disant oui dans un seul degré de liberté, du rire de toutes les filles stressées de leur beauté en lice.

Rédigé par h. j. g. de la barge

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