retrouvailles de plein lielos

Publié le 3 Avril 2011

De ce vendredi bien brume je suis enfin connecté par le sourire de l'atypique, voyageuse au milieu des transportés, ne sais pas ce que veut dire composter un billet. Par tous les fleuves et la carte des vrais trains, aujourd'hui la Loire. Par l'enclos aux bords fluides de toutes les béguines, Allier, Rhône, rus internes, le tissu y est abrité sans être violé, on peut s'y retrancher pour un très long toujours, et viendra bien l'effroi, car le pays neutre n'existe pas, la blessure n'est pas que guerre, aussi fièvre, et amour. Des clans, une aspirine, et le deuil. Un père qui vous protège malgré tout finit par disparaître au moment où il vous apparaissait enfin capable.  Je sors de Vichy-la-honte: mal, malaise, et sans chiasse, le temps est bien images, et cette prose fait voir, cette prose fait choix. Puis on arrive, mais transversalement aujourd'hui, c'est une première,  sur la chaîne des Puys, et c'est bien ça la nouveauté de ce voyage non composté, et aussi que je n'ai pas bu assez, pour toute cette charpie assénée. Mais déjà tout le monde s'approche comme à l'accoutumée quand les fragments de voix demandent de s'éloigner du quai; moi je me rapproche d'elle et j'ai soif, ce train-là n'en finit pas maintenant d'entre-deux, nos tripes et la fièvre de mon frère. Voyages choisis, éloignements imposés, et autres chutes: respiration d'exil. Réfractaire, membre du club: tout sauf disciple, encore l'image du père, métaphysique du hors-je, et autodénigrement exclusif, ironique cependant, en guise de vie première, de théâtre d'adulte au monde. Le premier voyage est souvent sans récidive, et tous les voyages ne sont pas des réussites, les espaces sont nécessaires mais pas suffisants à toucher le réel, les voyages sont la plupart du temps "à suivre". Le père du père le jette sur les routes, le père garde le livret du bac à la main, le fils gagne enfin l'Afrique mais sans réussir à quitter la mère à la gare. On peut tout quitter sauf son prénom, si peu de notre chair ne nous est pas étrangère, et presque tout le sujet délire dans la nuit, et on sonne donc souvent à la bonne porte au mauvais moment, la généalogie est comme une maladie qui conférerait des droits que l'on ne sait pas encore comment faire valoir. L'histoire en devient vite légendaire, violente et révolutionnaire, son écriture épique, tandis que toutes les mères, éplorées, attendent devant des prisons. Il suffirait pourtant de savoir lire à rebours, comme sapant par avance  toutes les valeurs d'effroi, et donc de rire de  tout ce qui ne fit jamais événement, dans des retrouvailles de plein soleil. 

Rédigé par h. j. g. de la barge

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