nous sommes incapables de la beauté chronique

Publié le 1 Avril 2011

Réveil dans le train, la route crie le post-primordial, ce train d'échappe, et le jour qui se lève, long. Nous n'en sommes que là, assez de toutes ces introspections maladives, nous avons plutôt à rejointoyer en bonne couche, truelle à l'âme, toute la ligne. Aucun contrôleur ne m'a jamais réveillé.

 

Elle n'a rien, elle a tout, tout est au plus près d'elle, immense jardin, tandis que je m'accroche à mon rêve propriétal, n'ose lâcher le trop, peur du corps-à-lâcher demain. Les lichens: dans ses seuls jardins d'immense, au beau gris d'une danse. Mais Jésus, Rio, du haut de son suc, te salue maintenant à l'odeur de sa mer: Nord. Tout est dans ce parfum remuant des chairs passées, d'algues encore, et d'écume: il est dit que tu rechanteras pour moi. Je ferai Octon/Ochtezeele, y planterai notre Golden Retriever qui broutera silencieusement notre immense pelouse; tous nos enfants auront la clef, celle de par derrière, qui n'a pas besoin de route. D'ici là je m'encholestérolise doucement aux amis que je n'ai pas, d'ici là je suis chez moi, j'y fais dinette, avec surprise: on n'emmagasine jamais trop de beauté, c'est bien la seule maladie de non-surcharge, et de crise perpétuée: nous sommes incapables de la beauté chronique.

Rédigé par h. j. g. de la barge

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