pourquoi le mal ?

Publié le 13 Février 2012

Notre folie privée ! Il aura donc fallu l'emprisonnement d'un compagnon de route malgré lui pour qu'elle surgisse ! Le décès de celui qui a connu aussi, au même, ce grésillement du bidi, encore bien loin de la bouche et des doigts, bien loin de ce fil rouge, pensions-nous, au delà duquel... mais les doigts brûlent déjà, plus aucune fumée, il faut vite fermer la fenêtre, les pieds gèlent, la tête frissonne, vite lirécrire cette retrouvaille qui fait  découverte. Analyse avec fin, analyse sans fin, l'âme était malade de la mort, l'âme maintenant est insuffisante et inquiète du sexe, mais guérie de l'indifférence du réel, il y a eu modification du mythe des origines du sujet, qui ne pleure plus ses morts, la communauté passe par cette interpénétration, tandis que les jouisseurs privés traversent  l'existence en solitaires... Des cas-limites: brouillage de l'enveloppe, mais sans haine de la réalité, adoration de l'acte gratuit, ce nouvel être suprême, il n'y a pas de zone grise possible, on est d'un côté ou de l'autre, on ne peut pas accepter tous les bourreaux, les sociétés sont malades. Nous sommes pourtant assiégés en permanence, toutes les mythologies rapportent les forces malveillantes, les survivants n'ont toujours pas compris, risquent de se retrouver à leur insu de l'autre côté de la barrière... Le grésillement survient maintenant bien plus en amont du fil rouge, et cet en-dedans nouveau est à risque, le sujet titube près de la fenêtre où il s'oblige à l'air constant du paysage, où il s'oblige à préserver l'interne; tout ce qui sera écrit en rouge viendra maintenant de la femme, tant introjectée qu'elle revient enfin, si réelle, de cet extérieur convoité, de plus en plus perméable. Quelque parcelles supplémentaires d'Orient vont meubler la terre du printemps à venir. Des livres infinis et insurmontables de temps prennent forment en ce bureau d'immense qui jamais ne sera ni table, ni proprement égal, en aucune prononciation que ce soit. Dans cette contrée d'outre-tout où l'on se retrouve pourtant enfin devant un foyer évident, où les hommes préparent le cochon pour leur hiver d'immémorial, où la neige enfin est là, des parcelles de tout-monde s'agitent en notre tissu de sèves. Le sénat innocent nous presse de souscrire à la mort d'un coupable, mais c'est l'esprit de la racine qui enfin gouverne, la charge de l'os, notre danse macabre, qui vit du temps faible des hommes, et cette douleur nous tire ou nous accroche, mais ne nous laisse plus indifférent, toutes nos sépultures sont enfin réemployées, après tant de réductions précautionneuses, harassantes, réalisées à tâtons. Respire maintenant un organisme quasi-total qui n'exclut plus qu'un coin de cette quête impossible, mais qui porte enfin un nom, autant de femmes que l'incomplétude de mon propre être appelle en une seule. Dégel brutal, le temps passe à l'humide, l'eau fraîche dévale les chemins, oiseaux, guêpes et fourmis, croyant au printemps, cherchent compagnes, miettes et fleurs, mai: le bidi s'éteint maintenant au moindre manque d'attention. Des flots de livres s'accumulent. J'étais enchaîné à l'amour pour mes enfants: c'est le désir qui me retenait par ce lacet, le désir de l'amour, pour que je devinsse la proie de mes enfants et que je me perdisse pour eux. Et Adam éclate de rire pour la première fois de sa vie, jouant avec ses fils, sous l'arbre qui poussera sur ses os comme l'arbre de la vie.

Rédigé par h. j. g. de la barge

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